Thursday, August 5, 2010

Boissons et Infusions typiques

Le SUBMARINO
Le “submarino” (sous-marin) est un classique en hiver dans les bars et les salons de thé de Buenos Aires. C’est très simple. Un verre de lait très chaud et une tablette de chocolat (amer, au lait, noir … à vous de choisir!). On trempe la barre dans le lait, et on commence à dissoudre le chocolat jusqu’à ce qu'il fonde complètement. On peut y ajouter du sucre, de la cannelle, ou le prendre seul.
L’accompagner avec des medialunas, des churros ou des tostados, c’est une bonne idée.
Les verres pour prendre un submarino sont uniques : hauts et avec la partie supérieure plus large que la base. Ils viennent avec une cuillère spéciale, plus longue que les traditionnelles.



CHOCOLATE CALIENTE (du chocolat chaud)
Une boisson typique à l’époque coloniale. C’est pour cela qu’on le prend spécialement lors des fêtes nationales: le 9 juillet et le 25 mai. Des fêtes qui ont lieu en hiver, ce qui les rend idéales pour un bon chocolat chaud.
Son origine espagnole nous ramène à l'empreinte dont l'immigration a marqué notre culture.
C’est un ami inséparable des churros. Sur les ardoises de trottoir on annonce: “Chocolate con tres churros” (du chocolat chaud avec trois churros). Un secret bien argentin : trempez le churro dans le chocolat.


La CERVEZA (la Bière)
Apportée par des immigrants européens, qui ont exercé une grande influence, au point que, pour nous la bière c’est la « birra » (dans l'argot de la ville, mot qui vient de l’italien pour « cerveza »).
Quand on commande une bière dans un bar, un restaurant, ou un bistro ... elle vient, en général, accompagnée d'une petite assiette de cacahuètes salées ou de chips, comme apéritif.

En 1880, Emilio Bieckert, originaire de la France, a entrepris de vendre la bière qu'il brassait. Il est ainsi devenu le premier fabricant argentin.
En 1852, l’allemand Otto Bemberg s’est installé à la ville de Quilmes, dans la province de Buenos Aires. En 1890 a commencé son activité comme producteur de bière, avec le lancement de la célèbre bière portant nom de la ville. « Quilmes » est considérée comme la bière
emblématique de l’Argentine.
À partir des années 90, les marques de bière de l’étranger sont devenues plus populaires : Brahma, Isembeck, Warsteiner, Schneider, Budweiser, Heineken et Stella Artois.
Mais c'est la “cerveza artesanal” (la bière artisanale) qui est considérée comme la vraie bière argentine. Parce qu’elle est élaborée par des habitants de l’intérieur du pays; selon l’authentique recette allemande, dans le respect de la "Loi de la Pureté": du malt, de l’eau et du houblon. Plus tard, on a ajouté de la levure.
La brasserie la plus ancienne est "Antares", située à Mar del Plata, dans la province de Buenos Aires. Avec le temps, la firme a installé ses pubs et ses bars à BA, dans le quartier de Palermo; et à l’intérieur du pays. Une excellente option pour connaitre encore quelque chose de l’Argentine. -
www.cervezaantares.com
Vous pouvez également visiter "Buller", dans le quartier de Recoleta, à BA; c’est une autre “Brew Pub” – une petit brasserie avec un pub ou une brasserie-restaurant - où l'on peut observer l’élaboration de la bière. -www.bullerpub.com

Dans un bar ou un bistrot on peut choisir entre la bière à pression ou la bière en bouteille:
* Pour prendre de la bière à pression on doit tenir compte des mesures:
- Balón: c’est un verre arrondi, appelé aussi « verre Norvège ». Il peut contenir entre 330 ccs et 500 ccs.
- Chopp: c’est le typique pichet allemand. Sa capacité est de 330 ccs.
- Liso : un verre fin et haut. Il est très typique d'en voir dans les pizzerias. En général, si on demande de la bière en bouteille, elle est servie dans des verres de ce type.
- Pinta (pinte): c’est une mesure anglaise. Sa capacité est de 500 ccs, à peu prés.

* Pour la bière en bouteille, on peut choisir entre le “porrón” (une bouteille de 330 ccs), la bouteille de “tres cuartos” (trois-quarts, entre 660 ccs y 750 ccs), ou celle “de litro” (un litre).

Le CAFÉ
La grande consommation de café c’est encore une des influences espagnoles et italiennes qui ont imprégné notre culture quotidienne. L’habitude d’aller prendre un café avec des amis, des collègues ou des voisins, est arrivée chez nous avec les bateaux qui ont amené des immigrants européens.
Un café à Buenos Aires c’est le rendez-vous obligé de tout visiteur étranger.
Pourquoi? Parce qu’on peut apprendre beaucoup d’une ville et de ses habitants en faisant ce qu’ils font, ou en regardant comment ils le font. Je vous le recommande vraiment!
Buenos Aires est la ville des vieux cafés. On dit que BA avait jadis un café à chaque coin de rue; et que, dans les quartiers, la sortie de la nuit était d'aller d’un café à l’autre. Il y a tant de cafés - et il y en avait davantage - qu'il existe un organisme qui les réunit pour les protéger du fait de leur valeur historique, artistique et architecturale; sous le nom de "Bares Notables" (Cafés Remarquables). Il y en a plus de 60. Le plus ancien, datant de 1858, c’est « El Gran Café Tortoni ».
Les cafés dans la ville ont été le point de rencontre pour des artistes de tout bord: le tango, la musique locale et la poésie. Des écrivains, des peintres et des chanteurs se retrouvaient dans leurs salons. C'était des cafés de bohème et littéraires. Plusieurs tangos portent le nom d’un café, ou racontent une histoire qui s'y est passé.

Aujourd’hui le paysage des cafés s'est modifié: ils sont souvent situés à l’intérieur de librairies et de grands centres commerciaux, et sur leurs tables s'étalent notebooks et portables. Mais l’esprit reste intact. S’asseoir dans un café, et regarder la vie passer par la fenêtre ; bavarder avec ce serveur, qui sait déjà ce qu'il doit nous apporter quand nous commandons " lo de siempre" (comme d’habitude); lire le journal le matin, avant d’aller au travail; partager un "feca" (le mot pour "café" dans le verlan de la ville).

Pour les Argentins, les cafés font partie de la vie quotidienne. Non seulement pour les habitants de BA, mais aussi pour ceux de l’intérieur du pays. On peut dire qu’ils sont comme un second foyer … un endroit pour rencontrer des amis, des parents, des clients, ou pour se retrouver …
En Argentine, c'est la variété d'Arabie, considérée comme la meilleure au niveau mondial, que l'on consomme le plus, de préférence « torrado » (grillé avec du sucre, torrefié), à l'exception du café express des salons de thé.

Comment commander un café à Buenos Aires ?
• Le Cappuccino: c’est un café express mélangé à autant de lait que de mousse de lait; il peut être saupoudré de poudre de cacao. Le « cappuccino italien » vient avec de la crème chantilly et de la cannelle. En été, on prend le « frapuccino » (café glacé): un café frappé avec de la glace, du chocolat et du caramel. Il peut se servir avec du miel ou du "dulce de leche".
• L'Expreso (express): de l’eau bouillante et du café moulu. Le goût est plus concentré.
• Le Café filtro (café filtre): celui qu’on prépare à la maison, avec de l’eau bouillante et un filtre de cafetière.
• Le Café irlandés: c’est « l’Irish coffee », une boisson alcoolisée préparée avec une partie de whisky pour trois parties de café.
• Le Café con leche (café au lait, café latte, un crème ou grand-crème): obtenu en mélangeant une partie de lait avec une partie de café.
C’est le typique petit-déjeuner argentin, annoncé sur les ardoises de trottoir des bars, des salons de thé ou des bistrots: "Café con leche y 3 medialunas" (Café au lait avec 3 croissants).
• Le Cortado: c’est pour vous le « café-noisette » ou le « petit crème ». Du café noir "cortado" (coupé) avec un peu de lait.
• La Lágrima (larme): c’est l’inverse du cortado. Du lait chaud avec une "larme" (un peu) de café. Il peut se trouver sous le nom de latte macchiato (lait tacheté).
• Le Descafeinado: c'est le café décaféiné. Il n’est pas très populaire. Il est possible que vous n'en trouviez pas dans les petits bars ou les cafés.
Sólo: c’est le petit noir.
Americano (américain): café noir léger dans une tasse plus grande.

* La mesure "en jarrito" (petit pichet) ou "doble" (double), c’est une tasse étroite et haute.
Le traditionnel, plus petit, c’est le "chico" ou "pocillo" (godet).
* Quand vous commandez un café, il vient toujours accompagné d’un verre d’eau fraîche.

Le MATE
Le matin, le soir, après le déjeuner, avant d’aller dormir … le « mate » n’a pas d'horaire ni de motif.
C’est une infusion typique de l’Argentine, de l’Uruguay, du Paraguay et du sud de Brésil.
On appelle “mate” la boisson elle-même, mais le "mate" est aussi le nom du récipient où il faut mettre l’herbe avec laquelle on prépare l’infusion. Ce récipient doit être de "calabaza" (potiron, courge, calebasse), mais on emploie aussi du bois (notamment en Uruguay) et d'autres matériels.
L’herbe, appelée "yerba mate", vient d’une plante qui pousse dans le nord-est de l’Argentine. Elle a de la poudre, des feuilles et des branchettes; résultant du séchage et du broyage de la plante.
Cette herbe était utilisée par les indiens guaraníes, qui habitaient dans cette région du pays. Ils croyaient que la plante était un cadeau de leur dieu Tupá, pour les maintenir en pleine forme et avec de l’énergie. Les indiens en mâchaient les feuilles, comme une gomme à mâcher. Plus tard, ils ont découvert qu’ils pouvaient mettre l’herbe dans une "calabaza", ajouter de l’eau chaude et boire l'infusion qui en résultait moyennant une petite canne.
Quand les jésuites ont établis leurs missions dans la région, ils ont découvert cette plante et ont entrepris de la cultiver et de la commercialiser.
Aujourd’hui, la "yerba mate" s'achète dans toutes les épiceries et les supermarchés. Il y a une grande variété de marques, de styles et de saveurs: avec plus de branchettes que de feuilles, sans poudre, légère, amaigrissant, avec de la peau l'orange, de citron, etc.
L’ustensile dont on a besoin pour boire le mate est la “bombilla”. C’est une sorte de pipette ou de paille en métal, d’environ 18cm de long, qui se termine comme une double cuillère perforée par laquelle on boit l’infusion. Elle fonctionne comme un filtre, car ses petits trous évitent qu’on prenne de l’herbe.

L’eau chaude qu’on sert dans un mate doit être à une température d'entre 70º et 80º degrés. Elle ne doit jamais être bouillie, car on risque de faire brûler l'herbe et de lui faire perdre de ses propriétés, au point que, après deux ou trois mates, ça n'ira plus. Comment s'en rendre compte? Quand les branchettes de la yerba commencent à flotter dans l’eau, le mate est arrivé à sa fin. "
Esto está lavado" (C’est lavé !), dirait quelqu’un. Cela signifie qu’on doit jeter l’herbe usagée et tout recommencer.

La “ronda del mate” (le rond du mate).
Le fait de s’asseoir en rond facilite la circulation du mate, car on partage la même "bombilla" et le même "mate". C’est une tradition qui vient de la campagne, où les "gauchos" s’asseyaient autour du feu.
Le travail du "cebador" (la personne qui sert ou "ceba" le mate) est de faire que toutes les personnes qui boivent reçoivent leur mate en temps et forme. Le mot "cebar" signifie maintenir un bon mate en état appétissant et agréable.
Le cebador doit aussi se rappeler qui a décidé de ne plus en boire. Cette personne, quand elle finit son dernier mate, doit le rendre au "cebador" et lui dire simplement: "Gracias" (Merci).

Le mate est une boisson que nous ne trouvons pas dans la carte d’un restaurant ou d'un bar. C'est une infusion qu'on prend habituellement à la maison, dans un parc, sur une place, en faisant un pique-nique, sur la plage, dans la voiture ou dans un autocar pendant de longs voyages.

Et pourquoi? Parce que c’est une boisson sociale. Le fait de partager et de boire du même ustensile invite au dialogue et à la réflexion.
« ¿Unos mates? » (Quelques mates?), demande-t-on dès qu'un invité arrive chez nous. Et puis: « ¿Dulce o amargo? » (Sucré ou amer?). Une bonne réponse: « Como tomes vos » (Comme tu les bois, toi).
C’est pour cela qu’il y a une nouvelle mode aujourd’hui: le mate-bar, un endroit où l'on va prendre des mates.
On peut prendre du mate sans compagnie. Spécialement quand nous avons faim, car il donne une sensation de satiété; ou pendant de longues journées de travail ou d'étude, car il nous maintient éveillés.
On dit en Argentine qu’une personne grandit ou devient adulte quand elle prend son premier mate sans compagnie.
Options à l’heure de prendre un mate:
- Tereré: on le prend souvent en été, parce qu’il se prépare avec de l’eau très froide, presque gelée; ou avec du jus de pamplemousse, ou de citron. Il est plus rafraichissant. On ajoute un petit cube de glace dans l’herbe.
- Mate de leche (au lait): c’est idéal pour l’hiver. Au lieu d’ajouter de l’eau chaude, on le prépare avec du lait chaud.
- Mate cocido (cuit): il est servi en infusion, comme un thé. Il peut se servir froid ou chaud. Les sachets d’herbe mate pour infusions se trouvent dans tous les supermarchés. On peut le boire avec un nuage de lait.
- Dans l’herbe on peut ajouter: du sucre, du miel, de la cannelle, des grains de café, de petites écorces d’orange ou de citron, etc.

« … prendre un mate c’est plus que boire un liquide à travers d’une bombilla, c’est une sensation, un sentiment, une tradition, une compagnie … »

Délices typiques pour accompagner un bon mate: Tortas fritas, bizcochitos de grasa, chipás, churros, pastelitos ...


Les VINS
Les vins argentins sont de très bonne qualité et mondialement appréciés, spécialement le vin rouge (qu’on appelle ici « vino tinto »).
La consommation de vin dans notre pays remonte à ses origines, quand les premiers raisins ont été apportés en Amérique par des colonisateurs.
C'est une compagnie inséparable pour les « asados », la « picada » de charcuteries et fromages, ou les bonnes pâtes maison.
Il est très courant aussi de boire du vin sans manger, seulement comme une excuse pour bavarder entre amis et en famille.
Le vin a été, il est, et il sera une partie de la culture gastronomique argentine.

Le terroir viticole de l’Argentine s'étend entre les 22º et 42º degrés de latitude sud au pied de la Cordillère des Andes, le long de plus de 2400 km, de la province de Salta jusqu'à la province de Rio Negro, en Patagonie. La grande diversité de climats et de sols confère à chaque terroir un style unique et bien contrasté. On peut notamment distinguer le vin de la région de Mendoza.
Les espaces consacrés à la culture de la vigne doivent être secs et arides, avec un bas niveau de pluies et d'humidité. C’est un facteur déterminant pour la santé des raisins. De nombreuses journées ensoleillées et la grande amplitude thermique favorisent le mûrissement et la concentration d’arômes et les couleurs des raisins.

La qualité supérieure des terres et le professionnalisme des cavistes situent l’Argentine au cinquième rang des pays exportateurs (après la France, l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis) malgré sa jeune histoire viticole.

Variétés des vins rouges (“vino tinto”):

* Cabernet Sauvignon. Grace à sa capacité d’adaptation à toutes sortes de climats, il est considéré comme le roi des vins rouges. Son raisin, originaire de Burdeaux, produit un vin avec acidité, savoureux et charpenté. Il est cultivé au long de toute la route du vin argentin.
* Malbec. Un raisin originaire du sud-ouest de la France. Il est devenu le vin typique de l’Argentine, car il a trouvé chez nous les conditions les plus adéquates pour son développement. Le malbec argentin a obtenu une reconnaissance internationale avec plusieurs prix dans des concours œnologiques. Ce sont des vins aimables, équilibrés et avec une intense couleur pourpre.
* Syrah. Un raisin originaire de Shiraz, en Perse, introduit plus tard en Europe. Il a plus de trois millles ans d’antiquité. Une autre version sur son origine soutient qu’il est originaire du sud de la France. C’est un vin puissant, léger et frais. Il est très bien cultivé dans la province de San Juan.
* Tempranillo. Un cépage d'Espagne et une des variétés les plus cultivées en Argentine. Il produit des vins suaves, équilibrés et aromatiques. Ses plantations se trouvent dans la province de Mendoza. * Merlot. Il est originaire du sud-ouest de la France. Il a un bon développement dans les provinces argentines de Mendoza, San Ju
an et Rio Negro. Il s’utilise souvent pour faire un coupage avec le Cabernet, afin de lui donner une touche de douceur.
* Pinot Noir. Un cépage originaire de Bourgogne qui produit un vin suave, frais et franc. Il a besoin d’un climat froid pour donner des bons résultats. Chez nous, on trouve ses vignobles à Mendoza et à Neuquén. On le destine à l’exportation ou à l'élaboration de vins mousseux.


Variétés des vins blancs (“vino blanco”):

* Chardonnay. Il est le roi des raisins blancs. C’est le principal cépage français. En Argentine on l’utilise comme la base de la plupart des vins mousseux. On le retrouve surtout dans les terroirs de San Rafael, de Tupungato et de Maipú, à Mendoza ainsi qu'à Río Negro.
* Torrontés. C’est le cépage emblématique de l’Argentine qu'il représente sur le marché international. Il est originaire de la Méditerranée. Ses vignobles, dans la vallée de Cafayate, à Salta, doivent leur renommée à leur qualité, favorisée par le microclimat de cette région, et aux bons vins fruités et francs qui en résultent.
*Sauvignon Blanc. Un cépage originaire du sud-ouest de la France. Cultivé chez nous dans la province de Mendoza, il produit un vin sec et frais, légèrement acide.
* Semillón. Le cépage est originaire du sud-ouest de la France, où il est endommagé par un champignon. L’action de celui-ci sur le raisin concentre le sucre du grain, produisant des vins sucrés et crémeux. En Argentine il est cultivé dans les vallées de Río Negro et d'Uco, Mendoza. Les vins sont secs, charpentés, fruités et avec un goût de miel.

1 comment:

  1. Just wonderful, your blog. Congrats!
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